Quel est le rôle d’un DSI aujourd’hui ? Exploiter et garantir le bon fonctionnement du système d’information ? Selon une étude Logicalis Global, 94 % estiment que ce n’est plus leur rôle principal. Au contraire, l’innovation et les décisions stratégiques sont au coeur de leur métier. Pourtant, selon cette même étude, seulement 35 % pensent contribuer directement à la croissance des revenus de l’entreprise. Il existe donc un gap entre le rôle stratégique des DSI et son impact sur la croissance. Et si le problème provenait des relations avec les métiers ?
Service IT : répondez-vous aux besoins des métiers ?
Votre service est débordé. Fonction support et maintenance, développement de nouvelles solutions logicielles, basculement vers architectures cloud… tout cela sur fond de forte pression budgétaire. Résultat : vous n’avez certainement pas le temps de vous ennuyer. Par ailleurs, votre entreprise dispose déjà d’un portefeuille de solutions déployées pour lesquelles vous avez réalisé un investissement conséquent. En toute logique, vous encouragez les métiers à utiliser ce qui est déjà en place avant d’investir dans de nouveaux logiciels.
Cependant, les collaborateurs des différents services sont très régulièrement à la recherche de solutions pouvant simplifier leur quotidien. Reporting, saisie de données… si seulement ces tâches pouvaient être automatisées ! Leur premier réflexe est alors de se tourner vers vous et le service IT. Or, avec un quotidien chargé et un portefeuille de solution déjà existantes, vous les renverrez souvent vers une solution déjà déployée. Celle-ci recevra alors un accueil mitigé car votre interlocuteur ne se sentira qu’à moitié compris. Si sa demande ne trouve pas de réponses dans les applications déjà déployées, vous allez rechercher de nouvelles solutions, mais les délais de mise en place sembleront déraisonnables, n’encourageant donc pas les métiers à faire appel à vous.
Quel est le lien entre la digital workplace et le pilotage de la performance ?
Shadow IT : la solution préférée des métiers
Ces situations mènent généralement à un phénomène néfaste pour la performance : le Shadow IT. “Si la DSI ne peut me trouver le logiciel adapté à mon besoin, je vais développer ma propre solution”. Avec un tel raisonnement les différents métiers vont peu à peu s’émanciper sans même prendre la peine de vous tenir au courant. Acquisition non-déclarée d’un logiciel, concentration des données sur Excel, souscription d’une solution dans le cloud… chaque service va automatiser son processus dans son coin.
À chaque fois qu’un métier pratique le Shadow IT (littéralement “informatique de l’ombre”, celle qui échappe au radar de la DSI), la performance de votre entreprise en prend un coup. D’un côté, les solutions déployées sous la gouvernance de la DSI ne seront pas utilisées, donc non rentables. De l’autre, les données sur lesquelles se base le pilotage de l’activité vont perdre en pertinence. La data est démultipliée et décentralisée, et des éléments déjà présents en base de données sont ressaisis, entraînant un doublonnage aussi inutile que dangereux. Sans parler des enjeux de sécurité liés à un éparpillement de ces mêmes données dans le cloud. Le partage d’informations devient difficile et le pilotage de l’activité se fait à vue par tout un chacun, ce qui diminue son efficacité.
Perte de temps, mauvaises données, incompréhension mutuelle… le manque de collaboration étroite et agile entre IT et métiers commence à peser lourd sur la performance de l’entreprise. Ne tient-on pas là une explication sur l’écart entre le rôle stratégique du DSI et son impact sur la performance de l’entreprise ?